Portraits de Bienfaiteurs des Hospices & Maisons de Charité
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Les « hospices Civils » de Toulouse ont vécu depuis des siècles essentiellement des produits de leurs propriétés mais aussi et surtout de la charité publique.
Cette bienfaisance a été "affichée" pendant des siècles dans les salles communes de l’Hôtel-Dieu, La Grave, mais aussi dans les nombreuses maisons de Charité de la ville.
Loin d’être de simples ornementations, ces tableaux étaient destinés d’abord à marquer pour l’avenir la générosité de femmes et d’hommes, notables influents ou modestes donateurs, envers les « malades pauvres » à qui l’on donnait tous les soins possibles sans compter son temps et ses efforts.
Les Hospices Civils, les Maisons de Charité et tous les lieux de bienfaisance étaient redevables depuis toujours envers ces bienfaiteurs pour le bon fonctionnement de leur structure.
A ces « âmes généreuses », s’ajoutaient des aides apportées par les Capitouls puis la municipalité.
La Révolution, les guerres, les destructions et dispersions ou plus simplement le temps qui passe ont eu raison de bon nombre de ces œuvres.
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Une fondation créée le 21 mars 1557 assurait à ces généreux donateurs des messes pour le repos de leur âme 1 et le droit d’avoir leur portrait exposé.
Ces portraits de bienfaiteurs vont, pendant quatre siècles, orner les grandes salles des malades, les salles d’honneur et les couloirs des hospices, mais aussi des Maisons de Charité de Toulouse 2
Réalisés en général après le décès du donateur, ces tableaux, même s’ils n’ont pas de valeur artistique reconnue, ont été pendant des siècles des témoignages des costumes et des figures passées.
A ce jour, les collections du CHU n’abritent aucun portrait antérieur au XVIIIème siècle, à l’exception de celui d’Arnaud Baric...
Entre vandalisme et sauvegarde
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Une des premières tourmentes qui décima la collection débuta au cours de la période révolutionnaire.
Le club local des Jacobins, par idéologie patriotique, a décidé - lorsqu’il ne s’agissait pas de détruire - de modifier les couches picturales des portraits afin de déguiser les bienfaiteurs en Sans-Culottes en les habillant avec le costume révolutionnaire. Certains portraits ont été conservés sur place, d’autres ont été retirés. Le 5 Thermidor an III (1795), la visite d’un représentant du peuple a fait revenir dans la salle des Assemblées les portraits des bienfaiteurs « à condition que fussent effacées toutes marques de féodalité ou signes de noblesse ». Ce vaste programme fut-il exécuté ? On peut supposer qu’au cours de cette opération, de nombreux portraits, en particulier ceux des ecclésiastiques, furent exclus et entreposés dans des débarras ou tout simplement jetés…
Au début du XIXème siècle, alors que la France s’était enfin dotée d’une mission de sauvegarde avec la création du poste d’Inspecteur général des monuments historiques (1830), la protection du patrimoine historique des hospices était encore inexistante 3.
Toutefois en 1852 une campagne de restauration des toiles, permettait de constater l’ampleur du « massacre » révolutionnaire : il n’existait plus que de 92 portraits donnés entre 1760 et 1841 4..
1869. Dans un des premiers guides touristiques toulousains…
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Ces tableaux étaient encore nombreux au XIXème siècle lorsqu’un premier inventaire fut fait. Dans les suivants, le nombre de ces tableaux n’a cessé de diminuer.
En 1869, Hyacinthe Carrère, pour la rédaction de son guide des étrangers dans Toulouse, visita les hôpitaux et maisons de charité de la ville et dressa un inventaire des portraits de bienfaiteurs qu’il y a trouvé, publié dans l’Etat alphabétique des noms des Bienfaiteurs des Hospices et Maisons de Charité de la ville de Toulouse [PDF – 1.2 Mio]
Il a identifié 298 tableaux avec dédicace représentant 253 personnages : plusieurs personnes ayant leur image dans deux ou même trois établissements, comme par exemple Bernard Labat de Mourlens (dont les deux portraits existants ont été retrouvés en 2006 et 2015) bienfaiteur à la fois de l’Hôtel-Dieu et de la Maison de Charité de Saint-Etienne.
En ce qui concerne les portraits de bienfaiteurs illisibles (abîmés) ou même en bon état mais sans dédicace, Carrère parle d’un « très grand nombre" (sic) d’œuvres…Les historiens pensent qu’il n’a certainement pas utilisé ce terme pour quelques dizaines de tableaux seulement. On peut alors estimer qu’en 1869 il devait y avoir plus de 500 portraits au total.
Les 298 tableaux identifiés étaient détenus par 10 établissements ; parmi eux l’Hôtel-Dieu en abritait 138, la Grave 74, l’hospice des Orphelines 11 et 73 étaient répartis dans les sept maisons de charité des différentes paroisses de la ville (voir article de l’Auta).
Entre guerres et restructurations : un XXème siècle destructeur
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Au début du XXème siècle, l’étendue de la collection devait être sensiblement identique à celle qu’elle était cinquante ans plus tôt.
En 1905, le docteur Barbot signalait que deux rangées de portraits décoraient sur toute leur hauteur les murs de la salle des Pèlerins à l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques. Parmi les personnalités représentées figuraient les portraits des trois sœurs Du Barry, du chanoine Jean de Rudelle fondateur du service des incurables, de J.-P. d’Assézat en costume d’apparat. Barbot écrivait : « L’Hôtel–Dieu est plus qu’un asile pour les malheureux, c’est presque un demi-musée. La galerie des nombreux portraits de ses bienfaiteurs (…) constitue un hommage à la mémoire de généreux philanthropes, depuis les plus humbles jusqu’aux privilégiés du sort et de la fortune (…) parmi les toiles dont les auteurs resteront à jamais inconnus, certaines sont d’une exécution ou d’une originalité remarquables et méritent d’être groupées à part ; (…) l’ensemble offre un intérêt historique … résumant l’histoire du costume toulousain pendant plus d’un siècle, surtout le dix-huitième » 5.
Tout au long du XXème siècle, le nombre de ces portraits a considérablement diminué. Il y a eu la guerre, le déménagement de Purpan (1946) la « modernisation » de l’Hôtel-Dieu (1960). Ces bouleversements allaient entraîner la dispersion de la collection. En 1946, certains portraits étaient conservés, bien souvent sans précautions, dans les sous-sols de l’Hôpital Purpan ou les combes de l’Hôtel-Dieu. Trois d’entre eux ont été retrouvés au Musée des Augustins.
Au début des années 2000, ces œuvres ont été réduites à une vingtaine exposées dans les grandes salles patrimoniales de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques et au Musée d’Histoire de la Médecine.
Dès 2004, le CHU de Toulouse a entrepris de faire restaurer ces tableaux : pour eux-mêmes mais aussi pour entretenir le caractère majestueux des Salles Patrimoniales, dont les murs étaient autrefois couverts de ces œuvres...
Deux donations majeures
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En 2006 et 2015 deux évènements heureux pour le patrimoine hospitalier survinrent et éclaircirent ce sombre tableau de la disparition progressive des œuvres : deux donations importantes respectivement de cinq et soixante-trois tableaux ont été faites au CHU de Toulouse, des oeuvres jamais vues du public qui attendent aujourd’hui patiemment d’être restaurées...
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En 2006 puis en 2015, près de soixante-dix tableaux, retrouvés par hasard à l’Ensemble Conventuel des Jacobins puis dans des caves en travaux du CCAS de Toulouse (Centre Communal d’action Sociale, anciennement maison de charité) inconnus du grand public ont été signalés aux hôpitaux de Toulouse et ainsi sauvés d’une disparition certaine.
Une donation de sauvetage fut faite au CHU de Toulouse, l’hôpital public étant l’institution la plus légitime aujourd’hui pour recevoir cet héritage, symbole de la Charité et de l’Assistance.
S’engage alors le choix de restaurer progressivement cette nouvelle et très riche collection.
Une restauration permet de remettre une œuvre dans son état originel et pour 30 ans voire plus si les règles de conservation préventive sont respectées. Les budgets engagés pour une restauration complète le sont donc pour un résultat stable sur le temps long.
A terme, cette collection, aujourd’hui un patrimoine confidentiel, sera vivante et présentée au public.
Depuis 2005, l’atelier de Restauration du Lauragais Meyerfeld-Ruiz-Abreu (Juzes, 31) accomplit pour le CHU de Toulouse les travaux de restaurations de tableaux de bienfaiteurs des Hospices.
Voici un aperçu du travail déjà réalisé...
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Contact :
Les grandes salles patrimoniales de l’Hôtel-Dieu exposent aujourd’hui les représentations des personnages sur lesquels les informations sont les plus fournies tels la Duchesse d’Angoulême en visite aux hôpitaux et Firmin Pons.
Des recherches sont menées afin de découvrir les autres personnalités représentées. Sur près de 90 tableaux au total, des informations ont été trouvées sur un peu plus d’une dizaine d’entre eux : notamment sur la nature ou le montant des dons ou legs au profit des hospices et maisons de charité.
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Dans un autre domaine, ces œuvres une fois restaurées ont mis en lumière une véritable richesse quant aux costumes d’époque, surtout féminins, magnifiquement représentés avec un grand degré de précision dans le détail, dignes d’un musée ethnologique. 6.
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Ce titre fait référence à un article 7 d’André Hermet (1918-2013) publié en 1983 dans la revue d’érudition locale Auta de la Société des Toulousains de Toulouse, dans lequel l’auteur décrit brièvement le rôle du personnage - très préoccupé par la pauvreté - dans la fondation de l’hôpital de La Grave. Il évoque le portrait en donnant sa description mais sans toutefois pouvoir le localiser.
Ce tableau était à l’origine conservé dans le quartier des Sœurs de la Charité à l’Hôpital Saint-Joseph de La Grave et on perdit sa trace lors d’un déménagement, peut-être dans les années 1970.
Toujours évoquant l’œuvre introuvable mais dans un article plus conséquent, Marguerite-Marie Shibano a retracé en 1988 dans Les Annales du Midi 8
l’histoire d’Arnaud Baric à l’origine de la création de La Grave mais aussi - et surtout - celle du missionnaire apostolique spécialisé dans la désinfection des villes contaminées par la peste et son action lors de la terrible épidémie de 1652-1653 9
C’est seulement en 2006 que le tableau fut retrouvé par Maurice Prin (1928 - 2019) Conservateur honoraire du Couvent des Jacobins qui le remis au Professeur Lise Enjalbert (1916-2015), virologue et présidente de l’Association des Amis de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques et de La Grave.
Le Pr. Enjalbert céda l’œuvre au CHU de Toulouse qui en finança la restauration en 2008.
En 2021 l’oeuvre est réencadrée et exposée dans la salle Gaspard de Maniban, salle des instances du CHU de Toulouse.
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La présence dans la salle des Pèlerins de l’Hôtel-Dieu de cet imposant tableau au cadre fleurdelisé ne manque pas d’attirer l’attention.
Plus grand que les autres tableaux, il interpelle tant par la qualité de son travail et des détails présents que par son sujet : quel rapport entre la Duchesse d’Angoulême et les Hôpitaux de Toulouse ?
Joseph Roques a voulu ici rendre hommage à la visite officielle à Toulouse et dans ses Hôpitaux de la Duchesse d’Angoulême dans les premiers jours de septembre 1815
Marie-Thérèse Charlotte de Bourbon et la tourmente révolutionnaire
La Duchesse d’Angoulême, née Marie-Thérèse Charlotte de Bourbon est la fille aînée de Louis XVI et de Marie Antoinette. Elle est née à Versailles en 1778. Elle est le témoin des manifestations révolutionnaires et incarcérée. Après trois ans d’emprisonnement, en 1795, elle est libérée pour être échangée avec des révolutionnaires détenus par les Autrichiens. Les circonstances lui permettent ensuite de retrouver son oncle Louis XVIII. Elle devint duchesse d’Angoulême par son mariage en 1799 en Autriche avec le duc d’Angoulême qui est son cousin germain, Louis-Antoine, fils du comte d’Artois, frère de Louis XVI et futur Charles X.
La 1ère restauration (1814 – 1815) et un contexte politique local favorable
Lorsque Louis XVIII voit que la situation de Napoléon devient critique, il veut que les différents membres de sa famille s’impliquent dans les événements susceptibles de faciliter le retour de la royauté. Ainsi le duc d’Angoulême se joint aux troupes de Wellington. Le 27 avril 1814, il est acclamé à Toulouse. la Restauration y est accomplie depuis quelques jours et la popularité dont jouissent le duc et la duchesse d’Angoulême dans le sud-ouest tient entre autre à l’importance de la population restée royaliste. Leur visite est prévue pour le 2 septembre 1815.
Ouvriers et artisans vont travailler jour et nuit pour apporter à la ville toutes les décorations et aménagements nécessaires : tentures avec guirlandes de verdure et de fleurs ; places couvertes de toiles protégeant du soleil, sol sablé pour rendre les pavés moins inconfortables etc… La duchesse arrive à la date prévue et effectue un parcourt dans les rues toulousaines. Les hôpitaux font partie de son programme de visite.
La visite de la ville et des hôpitaux
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Le lundi 4 septembre la duchesse se rend à l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques. L’établissement de soins possède alors une capacité de 287 lits répartis en plusieurs salles que parcourt la duchesse. On lui parle des affections qui y sont traitées. Elle porte un intérêt tout particulier à la salle des enfants trouvés. Elle exprime sa satisfaction devant l’ordre et la propreté qui règnent dans l’établissement.
On se rend ensuite à La Grave. C’est alors un établissement d’hébergement et de travail, un hospice civil d’une capacité de 880 lits. La duchesse visite les principaux quartiers et exprime sa satisfaction aux administrateurs et à la mère Supérieure des Sœurs.
Le portrait de Joseph Roques et d’autres œuvres du maître
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Les Hôpitaux décident, pour exprimer leur reconnaissance envers la duchesse, de faire réaliser, par un des plus habiles artistes de la ville, Joseph Roques (1754-1847), son portrait qui puisse être placé parmi ceux de tous les bienfaiteurs.
Roques a travaillé de mémoire, la duchesse n’ayant pas eu le temps de poser. Sur son œuvre, Joseph Roques rend aussi hommage au travail des Sœurs de la Charité. En arrière plan du tableau, on peut voir des « cornettes blanches », surnom que les Sœurs tiennent de la forme de leur coiffe, travaillant dans une salle commune d’hospitalisation de l’Hôtel-Dieu. Les Sœurs de la Charité sont également visibles avec le fondateur de leur ordre, Saint-Vincent de Paul, sur le vitrail de Louis-Victor Gesta dans la Chapelle de l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques. Enfin, plusieurs monuments funéraires des Sœurs de la Charité sont visibles au Cimetière de Terre Cabade
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Une donation anonyme ?
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La présence du tableau de la duchesse parmi les portraits de bienfaiteurs implique-t-elle que celle-ci ait fait aussi un don aux hôpitaux ? Son importante fortune le lui permettait en effet. La moitié de ce revenu était consacré à un véritable ministère de la charité qu’elle gérait.
Toutefois, entre 1814 et 1830, aucune source ne mentionne un quelconque don de la duchesse d’Angoulême. Il pourrait s’agir alors d’une donation anonyme, celles-ci n’étant pas rares.
Cependant, les administrateurs hospitaliers considéraient la seule visite de la duchesse comme un bienfait.
La restauration de l’œuvre fut assurée par le CHU de Toulouse en 2005. Suivez-en les étapes !
caractéristiques de l’œuvre avant restauration [PDF – 1015.1 kio]
le diagnostic : la toile [PDF – 414.4 kio]
le diagnostic : la couche picturale [PDF – 704.6 kio]
interventions de restaurations [PDF – 851.9 kio]
avant - après [PDF – 1.1 Mio]
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Ce tableau d’Henri Loubat (1855 – 1926) réalisé en 1923 représente le portrait posthume d’un des hommes salué comme l’un des plus généreux de l’histoire toulousaine : Firmin Pons. Celui-ci est représenté dans le dépôt de l’entreprise de tramways qu’il avait créée. Anciennement localisé dans le service des maladies infectieuses de l’Hôpital Purpan, le tableau orne aujourd’hui la salle des Colonnes de l’Hôtel-Dieu.
Né à Auterive le 28 octobre 1847, Firmin Pons, à la suite de son père, est à l’initiative de la première société de transports publics à Toulouse : la société des omnibus et tramways.
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En 1869 il est mobilisé contre l’Allemagne et intègre le Deuxième bataillon d’artilleurs mobiles de la Haute-Garonne et participe à la défense de Belfort. A Toulouse, plusieurs sites évoquent cet épisode militaire : d’une part sur le tableau de Rixens Les artilleurs quittent Belfort situé Salle des Illustres au Capitole et d’autre part au Cimetière de Terre Cabade où fut érigé un monument commémoratif du bataillon auquel il appartenait.
Démobilisé, Firmin Pons prend les rennes de l’entreprise de son père. En 1882 les premiers véhicules vont circuler : les Véhicules hippomobiles Ripert. Chaque voiture était tirée par deux chevaux. Une quarantaine de voitures sont mises en service en 1882. En 1886, l’effectif global atteint plus de quatre vingt véhicules.
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A partir de 1887 on transforme ce réseau : les tramways hippomobiles arrivent sur rail et circulent dans Toulouse progressivement et remplacent les lignes Ripert qui disparaissent en 1913. En 1891 a lieu la transformation la plus importante pour le tramway : l’électrification. La mise en place des rails augmente le confort et la rapidité des transports. Firmin Pons va apporter ses terrains, ses constructions, la voie ferrée, le matériel roulant, plus de sept-cent chevaux avec équipements.
En 1906 les tramways électriques sont mis en exploitation. Lorsque la guerre éclate en 1914, Firmin Pons va mettre à disposition de la population, du Service de Santé, de l’arsenal un grand nombre de trains particuliers : trains d’ouvriers pour se rendre dans les usines, trains de munitions, transports gratuits pour l’armée, etc.
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C’est en 1920 que Firmin Pons décède et l’année suivante, sa société va devenir la société des transports en commun de la région toulousaine. Enfin en 1926, on assiste progressivement à la disparition des tramways et à l’apparition des autobus sur le réseau suburbain 11
Firmin Pons, administrateur des Hospices Civils
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Firmin Pons avait été contacté par les hôpitaux en 1911 pour la mise en place de la première pierre du futur hôpital Purpan. En 1912, il en est l’administrateur. Firmin Pons fait de nombreux dons aux hôpitaux : pas moins de dix-huit entre 1916 et 1920. Il s’occupait pendant la guerre non seulement des combattants mais aussi de leur famille et de leurs veuves. Il fut nommé officier de la Légion d’Honneur.
En 1909, Firmin Pons a légué par testament 700 actions de la société des tramways Pons dont les revenus vont être employés à la construction puis à l’entretien annuel dans le nouvel hôpital d’un pavillon spécial pour les malades.
Il donne un bon nombre de ses actions à la ville ainsi qu’au personnel de l’administration des tramways mais aussi à toutes les catégories de personnels : mécaniciens, bourreliers, ferblantiers, conducteurs, receveurs.
Firmin Pons, créateur du réseau urbain et suburbain de Toulouse disparaît le 18 septembre 1920 et est inhumé à Auterive. Il aura dirigé son entreprise pendant 50 ans. L’ensemble des toulousains le considéraient comme un homme de bien à l’intérieur et à l’extérieur de son entreprise. Il apporta autant de soins et d’acharnement au travail au sein des hôpitaux qu’il en apportait dans sa société.
Au sujet de son engagement dans les Hospices Civils, on salua en lui
« celui qui consacra ses dernières énergies à surveiller et à faire fructifier le patrimoine des pauvres ».
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Second pilier du personnel administratif des hospices après le receveur (chargé de la gestion financière de l’hôpital) et nommé par les directeurs de l’hôpital, l’économe pourvoyait à tous les besoins de l’hôpital général en matière de denrées : nourriture, lits, vêtements etc… et décidait des petites réparations. Il veillait à ce que chacun dirige bien son travail au service des pauvres 12
A partir de 1700, l’économe reçoit la charge de gérer les revenus de métairies 13 que possède l’hôpital ; c’est une lourde charge.
L’économe dirige le dépensier, chargé de la garde des vivres et qui les distribue suivant ce qui est ordonné. Si l’économe ne gère pas les fonds (recettes et dépenses), dans certains établissements hospitaliers toutefois, le receveur et l’économe pouvaient être la même personne.
Ce poste ne doit pas être confondu avec celui d’économe pour la campagne qui lui est chargé de la surveillance des domaines ruraux des hôpitaux. Il vérifie que les terres sont bien cultivées, que les bâtiments n’ont pas besoin de réparations. Il en rend compte à l’économe.
Avant la Révolution, l’économe était le poste le mieux rémunéré (2000 livres, alors que les chirurgiens et médecins ont droit de 600 à 900 livres, et les surveillantes 150 livres). Ces gages importants accordés à l’économe sont proportionnels aux services rendus : dans une période difficile, son rôle est primordial puisqu’il est chargé de toutes les denrées. Il a aussi des prérogatives correctionnelles pour toute faute légère commise par les officiers de la Maison mais doit en référer à la direction.
Enfin, c’est aussi l’économe qui organise les ventes des produits de l’hôpital, généralement une fois par an, au profit de celui-ci : ces ventes pouvaient constituer des rentrées d’argent appréciables, en des temps où l’hôpital ne pouvait compter que sur ses propres ressources.
Le 23 juin 1875, alors que tout le quartier Saint-Cyprien est ravagé par les inondations et que la Garonne connaît une hausse de son niveau de 9m, Hippolyte Aubegès participe activement à l’évacuation des malades.
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Pour cela, il sera décoré de la Médaille d’Honneur le 14 août 1875. Il est enterré au cimetière de Rapas à Toulouse, dans un caveau familial, (tombe Passeman-Aubegès).
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Le CHU de Toulouse dispose d’un fonds de dotation, l’Institut Saint-Jacques.
Ce fonds de dotation peut recevoir des soutiens financiers provenant de particuliers, d’entreprises, ou encore de fondations souhaitant soutenir l’excellence du CHU de Toulouse dans les domaines de la recherche et de l’innovation, de la qualité des soins ou encore de la préservation du patrimoine historique.
A ce titre, les Hôpitaux de Toulouse, soucieux de valoriser auprès du public la richesse de la collection de portraits de bienfaiteurs, ont besoin de votre soutien.
Près d’une cinquantaine d’œuvres, dont certaines représentent un patrimoine en péril, ne demandent qu’à revoir la lumière !
Notes de bas de page
1 Ces messes étaient même quotidiennes lorsqu’il s’agissait d’une générosité royale
2 Leur emplacement dépendait peut-être plus de la notoriété de la personne représentée que de l’importance du legs…
3 mis à part la conservation de précieuses archives dont la plupart concernaient des affaires immobilières et financières
4 Au début du XIXème siècle, les portraits étaient "autorisés" à partir d’une certaine somme (3 000 francs) et souvent réalisés pour un prix forfaitaire de 100 francs
5 Il ajoutait son regret de voir que les costumes les plus typiques aient été relégués à l’Hospice de La Grave, où, « dans les couloirs déserts, ils sont exposés à des avaries continuelles »
6 Cette collection semble être d’une importance équivalente à celle du musée d’Auch par exemple, qui expose de vrais costumes à côté de portraits
7 HERMET André dans L’Auta n° 489 – octobre 1983 -Le portrait d’Arnaud Baric est-il dans un grenier ? [PDF – 311.4 kio]
8 SHIBANO Marie-Marguerite dans Les Annales du Midi – tome 100 – n°182 ; avril-juin 1988. pp 153-180 -Arnaud Baric, missionnaire apostolique. Un prêtre toulousain en guerre contre la pauvreté, la peste et les Jésuites (vers 1607-1668).
9 Le 23 février 1652 la peste réapparaît à Toulouse ; c’est la dernière grande épidémie pour la ville mais elle va faire en quinze mois plus de 25 000 victimes. Au XVIIème siècle, elle avait auparavant sévi en 1607 et 1608 et 1628-1632 (10 000 morts pour 50 000 habitants). Elle fait une dernière apparition en 1694 (3300 morts).
La peste de 1720, la dernière en France, n’est pas arrivée jusqu’à Toulouse.
10 D’autres œuvres de Joseph Roques sont visibles à Toulouse, notamment « La Chapelle de l’Inquisition » et « la mission de 1815 » au Musée du Vieux Toulouse ainsi qu’à l’Eglise Notre-Dame de la Daurade dont les travées du chœur sont ornées de quatre toiles représentant des scènes de la vie de la Vierge :L’Assomption ; La Nativité ; La Visitation et La Présentation au Temple.
11 L’Histoire des tramways, des réseaux est évoquée en détail à travers des photographies et des plans anciens au Musée des Transports et des Communication de Toulouse.
12 CASTERAN Anne, L’hôpital général Saint-Joseph de la Grave de Toulouse aux XVIIème et XVIIIème siècles (1647 – 1796) thèse de doctorat soutenue en 1999 sous la direction de Michel BRUNET, 2 tomes.
13 propriété foncière exploitée selon un contrat de métayage, contrat par lequel le propriétaire ou l’usufruitier d’un bien rural le donne à bail pour une durée déterminée à un preneur qui s’engage à le cultiver contre partage des fruits et des pertes.