Création d’un Hôpital militaire post-Révolutionnaire

Publié le 13/09/2004 à 11h59 (mis à jour le 28/05/2024 à 16h18)


Portrait de Dominique Jean Larrey (1766-1842). Musée d’Histoire de la Médecine Toulouse
La Révolution entraîne à Toulouse la disparition du Capitoulat, on établit des casernes dans plusieurs endroits de la ville (église des Cordeliers) pour assurer un arsenal pour mener les guerres contre l’Espagne.

  • En 1792, l’Assemblée Législative supprime les congrégations religieuses et expulse celles-ci (les Clarisses ou Dames de la Porte sont expulsées) ; la maison des Religieuses du Sac, dépendance du Couvent des Jacobins, Quai Saint-Pierre est transformée en hôpital militaire : 

Le 22 juillet, l’administration municipale de Toulouse déclare : « (...) le conseil arrête que le couvent des ci-devant Terciaires doit être remis au commissaire des guerres pour y établir provisoirement un hôpital militaire dont la destination sera de recevoir les galeux et des vénériens, seulement pour y être traités relativement à ces deux maladies et, dans le cas où la destination provisoire ne devienne pas définitive (sic), le dit local rentrera sous l’administration des biens nationaux. »
19 novembre 1792 : « Le conseil du département détermine (...) que la maison ci-devant religieuses du « Sac » serait employée pour hôpital militaire ; celle des ci-devant Capucins pour les magasins des effets des hôpitaux et celle des écoles de Droit pour les fourrages, avec pouvoir aux commissaires de faire procéder incessamment aux réparations nécessaires pour mettre les bâtiments en état »
Cette rue du Sac où se trouvait le couvent [1] va être rebaptisée Rue de l’Hôpital-Militaire et Rue Larrey. Cet hôpital Larrey est fondé en 1793 par Alexis Larrey, chirurgien-Major à l’Hôpital la Grave. (il va être fonctionnel jusqu’aux années 1980).

Si les Hôpitaux civils de cette période post-Révolutionnaire sont désorganisés, les hôpitaux militaires font l’objet au contraire d’une attention constante et se trouvent fournis de tout ce qui est indispensable au traitement des malades ; dans un rapport du Comité de Bienfaisance du 2 janvier 1794 on peut lire : « Un membre a fait un rapport sur les hôpitaux militaires de cette ville qui sont très mal organisés et qui vont très mal quant aux soins qu’on ne donne pas aux malades et à la malpropreté (...) Le citoyen Brière, commissaire des guerres, chargé de la surveillance et administration des hôpitaux militaires de cette ville, (doit) se rendre au présent comité pour lui faire connaître nos grandes sollicitudes sur la mauvaise gestion de ces hôpitaux, et de se concerter de suite pour l’amélioration de cette gestion et les soins nécessaires à donner aux malades ».
Cette marque d’intérêt est aussi portée sur la sortie de ces militaires malades pour les empêcher notamment de se retrouver désœuvrés en ville ( et pouvant ainsi être la source d’exactions, de troubles ou bien fréquenter des prostituées) et faciliter leur retour dans les bataillons : « Les soldats, avant de sortir des hôpitaux, auront les choses les plus nécessaires pour leur vestiaire et leur route, afin qu’il puissent partir de suite, et, dès le moment qu’ils auront l’exéat des médecins ».

L’aménagement des locaux a nécessité du temps. En juillet 1794 les salles sont réparées et les conditions d’accueil des malades se sont améliorées ; il reste à déblayer les cours.

[1L’ancien pensionnat des Sachettes, religieuses de l’Odre de Saint-Benoît, devenu bien national est affecté au Département de la Guerre, et transformé en Hospice. Il prendra alors le nom de "hospice Chalier"