Dons de son vivant : est-ce possible ?
Le don d’un organe (plus particulièrement le rein) ou de cellules souches hématopoïétiques (contenues notamment dans la moelle osseuse) de son vivant est autorisé.
La législation (loi de bioéthique du 6 aout 2004, révisée le 7 juillet 2011) fixe très précisément les conditions de cet acte de solidarité.
Sommaire de cette page
- Le don d’organes de son vivant
- Le don de tissus de son vivant
- Le don de cellules souches hématopoïétiques
- Que dit la loi sur les dons de son vivant ?
- Dons de son vivant : les chiffres du CHU de Toulouse
Le don d’organes de son vivant
Publié le 05/06/2012 à 09h58 (mis à jour le 13/06/2012 à 15h30)
Il est possible de prélever sur un donneur vivant un rein, un lobe pulmonaire ou hépatique.
Qui peut donner ?
Le donneur peut être un membre de la famille du receveur : père, mère, frère, sœur, fils, fille, grands-parents, oncles, tantes, cousins germains. Il peut aussi être son conjoint, le conjoint de son père ou de sa mère et toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur.
Aucun don ne peut être effectué par un mineur ou un majeur faisant l’objet d’une mesure de protection légale.
Depuis 2011, la loi de bioéthique a évolué et précise deux nouvelles possibilités de dons :
- le donneur peut aussi être une personne ayant un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le receveur,
- en cas d’incompatibilité de groupe sanguin entre le donneur et le receveur, le don croisé entre deux couples donneurs-receveurs est autorisé.
Comment devient-on donneur potentiel ?
L’éventualité d’un don du vivant repose sur la réponse à plusieurs critères :
- exprimer sa volonté de donner,
- subir une évaluation médicale exhaustive,
- satisfaire à une évaluation de sa motivation.
Le don de tissus de son vivant
Publié le 05/06/2012 à 09h58
Le don de tissus de son vivant n’est possible que dans des cas très particuliers :
- lors d’une intervention chirurgicale (tête fémorale),
- après un accouchement (placenta).
Le don de cellules souches hématopoïétiques
Publié le 05/06/2012 à 09h58
La moelle osseuse contient des cellules souches, dites hématopoïétiques, à l’origine de la formation des globules rouges, blancs et plaquettes. On trouve également ces cellules dans le sang et dans le cordon ombilical.
Qui peut donner ?
- un membre (même mineur) de la famille du patient
- un donneur volontaire, inscrit sur un fichier
- une mère après son accouchement (cordon ombilical)
Comment devient-on donneur potentiel ?
La greffe de moelle osseuse a pour but la reconstitution du système immunitaire du patient et permet la guérison de maladies graves, parfois mortelles.
Dans 70% des cas, le don est intrafamilial, et dans 30% des cas, il est fait appel à un donneur inscrit sur un fichier national ou international.
L’éventualité d’un don repose sur la réponse à plusieurs critères :
- avoir un groupe sanguin ABO compatible,
- posséder le groupage tissulaire (HLA) le plus proche de celui du receveur,
- subir des examens cliniques et biologiques préalables,
- satisfaire à une évaluation de la motivation et de l’état psychologique.
Le donneur mineur
En l’absence d’autre solution thérapeutique, un prélèvement de cellules hématopoïétiques peut être pratiqué sur un mineur consentant au bénéfice de ses frères ou sœurs (exceptionnellement au bénéfice d’un cousin germain, oncle, tante, neveu ou nièce).
Dans tous les cas, le prélèvement doit être autorisé par les titulaires de l’autorité parentale ou le représentant légal du mineur après information des risques encourus.
Que dit la loi sur les dons de son vivant ?
Publié le 05/06/2012 à 09h58 (mis à jour le 13/06/2012 à 11h57)
L’information sur le don
Le donneur vivant, quel qu’il soit, est informé des risques qu’il encourt et des conséquences éventuelles du prélèvement par l’équipe médicale responsable du prélèvement et de la greffe. Cette information est confirmée en dernier lieu par un comité d’experts indépendants.
Excepté pour un don intrafamilial, la règle de l’anonymat « donneur-receveur » est respectée.
L’expression du consentement
Le donneur doit exprimer son consentement devant le président du tribunal de grande instance (ou un magistrat désigné par ce dernier).
Il s’assure que le consentement est libre, éclairé et que les conditions du don sont conformes aux lois.
L’autorisation de prélèvement
Le prélèvement est finalement autorisé par un comité d’experts indépendants qui reçoit le donneur au terme de la procédure d’évaluation médicale. Si le donneur est mineur, il vérifie que tous les moyens ont été mis en œuvre pour trouver un donneur majeur. La décision du comité d’experts n’a pas à être motivée.
Prise en charge financière
Le don d’organe, de tissus ou de cellules est gratuit.
Quel que soit le lien entre donneur et receveur, toute pression et toute forme de rétribution liée au don est moralement inacceptable et contraire à la législation. Par contre, les frais afférents au prélèvement (transports, hébergement, hospitalisation, examens et traitements prescrits) sont intégralement pris en charge par l’établissement de santé effectuant le prélèvement. Le cas échéant, la perte de rémunération subie par le donneur est aussi indemnisée.
Après le prélèvement
Un suivi médical du donneur est assuré. L’Agence de la Biomédecine gère un fichier recueillant les données médicales concernant les suites opératoires et le suivi à long terme de ces donneurs.
Dons de son vivant : les chiffres du CHU de Toulouse
Publié le 05/06/2012 à 09h58 (mis à jour le 13/06/2012 à 12h06)
La greffe rénale à partir de donneurs vivants est en plein développement au CHU de Toulouse : en 2011, 33 greffes rénales ont été réalisées, soit 18% du nombre total des greffes ; un pourcentage deux fois supérieur à la moyenne nationale.
Partager cette page